Vaincre sa peur à cheval avec Yannique Bourglan
L’équitation est considérée comme un des sports les plus dangereux avec 6000 accidents/an en France. Travail avec le vivant oblige, on ne pourra jamais éradiquer complètement la part de risque et c’est bien cela qui contribue au mérite et au plaisir du challenge. Mais bref, même avec de l’expérience et un état d’esprit de compétiteur, il reste parfaitement normal d’appréhender certaines situations ou certaines échéances. Qu’on ait fait une lourde chute ou qu’on veuille passer un cap à cheval, il faut parfois briser son plafond de verre et se libérer de ses craintes pour se faire réellement plaisir. Ça tombe bien, l’équicoach et équithérapeute Yannique Bourglan, nous aide aujourd’hui à comprendre comment vaincre sa peur à cheval. Prêt(e) à accéder à votre plein potentiel avec confiance ?
Identifiez votre peur à cheval pour la dépasser
Identifier votre sentiment est une étape fondamentale pour le dépasser. Pour simplifier, on peut distinguer 2 sortes de peurs à cheval. D’abord, LA PEUR SOCIALE (crainte de mal faire) liée en grande partie aux attentes et au regard des autres. Ensuite, la PEUR VITALE (crainte de se faire mal), qui est instinctive, physique et irréductiblement liée à la peur de la mort. Regardons ces 2 craintes de plus près pour comprendre comment les désamorcer.
Identifiez une peur sociale
Il n’y a pas de honte à se sentir mal à l’aise à cause du regard des autres. L’humain est un animal social par excellence – concept qui a fait couler beaucoup d’encre parmi les philosophes au fil des siècles – et être validé par ses congénères est un BESOIN. Pourquoi ? Parce qu’à la préhistoire, se retrouver rejeté signifiait qu’on ne bénéficiait plus de la protection du groupe et qu’on risquait potentiellement sa vie.
Cette crainte est restée ancrée dans notre disque dur profond et encore aujourd’hui, le regard des autres est omniprésent, crucial et il conditionne notre bien-être au quotidien. Dans le monde équestre en particulier, hérité d’une équitation militaire très exigeante, LA PEUR DE MAL FAIRE paralyse souvent les cavaliers. À cela s’ajoute l’atmosphère de concurrence, de compétition et d’argent (car le cheval comme le matériel peuvent coûter très cher) qui pousse à se comparer sans cesse. LA PEUR DU JUGEMENT dans l’environnement hippique fait alors son apparition. Vous connaissez cette boule au ventre qui accompagne l’entrée au club ?
Vaincre sa peur sociale à cheval passe donc par se débarrasser du regard des autres !
Identifiez une peur physique
Il est parfois difficile d’admettre qu’on a peur à cheval. Là encore, ce milieu exige souvent qu’on dépasse ses limites en ignorant ses limites, sous peine d’être taxé de « petite nature ». La gloire revient à celui qui ira de plus en plus loin dans la difficulté, sans sourciller. Mais face à une barre d’obstacle dont la hauteur augmente ou à un cheval qui met tous ses cavaliers par terre, on a tout simplement PEUR POUR SON INTÉGRITÉ PHYSIQUE. Minute papillon ! Avant de continuer, il faut savoir que comme en amour, on est en droit de dire stop à tout moment. Question de consentement : il n’y a que celui qui habite son corps qui peut poser ses limites.
À la base de l’humanité, le réflexe de peur est salvateur. Il est lié à notre instinct de conservation et nous informe toujours qu’un potentiel DANGER NOUS MENACE. Toutefois, face à une situation inconnue fantasmée, l’appréhension peut devenir chronique voire phobique. Elle entre alors dans le champ du système nerveux autonome (qui ne dépend plus de nous) et peut nous poser quelques problèmes. Non seulement, la peur physique devient très difficile à désamorcer mais elle peut mettre en danger celui qui en est victime, alors même que la situation est anodine.
Avant d’en arriver là, il est important d’être à l’écoute de ses émotions et d’utiliser les bons outils.
L’équicoaching et l’équithérapie pour vaincre votre peur à cheval
Se libérer des attentes des autres et trouvez la voie du plaisir
Il n’y a rien de plus anodin que les attentes des autres braquées sur nous. Des parents, qui même avec les meilleures intentions du monde, ont projeté leurs propres espoirs sur nous. Un compagnon particulièrement amoureux qui aime vous voir briller en public. Des amis qui attendent de vous un certain CONFORMISME vis-à-vis de leurs valeurs (la réussite n’a pas toujours bonne presse aux yeux de nos amis). Nous sommes pour la plupart conditionnés à satisfaire les autres, que nous les aimions ou que nous craignions*1. Puis, quand vient l’heure de faire les choses POUR SOI, sans PROUVER quoi que ce soit à autrui, ON NE SAIT PLUS FAIRE ! Vous voyez ce qu’on veut dire n’est-ce pas ?
Pourtant, savourer l’instant avec intensité et trouver la voie du plaisir sont les meilleurs moyens de se dépasser.
→ Lisez aussi « Pourquoi je ne suis jamais sans fautes en concours ? »
En séance de coaching Yannique Bourglan vous conseillerait d’« incarner chaque action avec l’unique pensée de faire de votre mieux, avec AUTHENTICITÉ ». Comment ? En vous aidant à rester focus sur la QUALITÉ DE VOS SENSATIONS, ici et maintenant. « La finalité positive n’est QUE la conséquence logique d’une série d’actions menées avec le plus de PRÉSENCE possible, sans se laisser détourner par les pensées parasites (faire plaisir à papa/maman, ne pas décevoir le coach, battre un concurrent, prouver votre valeur à Kimberley). Car, bonne nouvelle : vous êtes libre de vous tromper sans aucune restriction et si les autres sont déçus, ce n’est pas votre problème ! » Se libérer des attentes des autres est facile à dire… Mais… POSSIBLE À FAIRE <3 grâce aux outils précieux de l’équicoaching (et transposable dans tous les domaines !)
Diminuer votre stress à cheval grâce à l’équicoaching
Le stress pathologique est l’émotion moderne par excellence : c’est un état latent, coupé de ses véritables causes et pour cela, jamais complètement évacué.*2 Lorsque les émotions négatives ne remplissent pas leur fonction de préservation, elles se prolongent, stagnent et descendent alors dans les mémoires profondes du corps. C’est à ce stade qu’elles peuvent devenir pathologiques, invalidantes et ressurgir arbitrairement (fatigue, hypersensibilité, dépression, burn-out, ect. ).
À cheval, en particulier, le stress fait faire de grosses bêtises. Quand l’angoisse est en décalage avec la réalité du risque, on peut PROVOQUER LE DANGER. Comment ? Par exemple, lorsque Dada prend le galop et qu’au lieu de se grandir et d’aller vers le mouvement on se recroqueville (pour protéger sa vie). Et bien presque systématiquement, on se retrouve ballotté, en déséquilibre et en situation de péril.*3
Ce qui est intéressant, c’est que le stress est très peu lié à l’effectivité de la situation : on peut STRESSER POUR RIEN et MONTRER BEAUCOUP DE SANG FROID DEVANT UNE ÉNORME URGENCE. Le nœud est donc bien souvent à l’intérieur de nous et en cela, les passerelles hors-champ sont possibles. Qu’est-ce que ça veut dire ? Si on améliore sa gestion du stress à cheval on peut aussi l’améliorer dans sa vie… grâce au cheval.
Allié à ce médiateur de premier choix, l’équicoaching vous donne des outils formidables pour retrouver le calme :
- La cohérence cardiaque.
- Le portage passif.
- La magie de la lenteur.
L’immense talent du cheval, c’est de savoir communiquer sa capacité à revenir instantanément au calme après une grosse pression, fait remarquer Yannique avec un grand sourire.
Vaincre votre peur à cheval avec l’équithérapie
Connaissez-vous la théorie des 21 jours du docteur Maltz pour INDUIRE DE NOUVELLES HABITUDES ? Une des meilleures façons d’ancrer un savoir-faire ou une impression dans son quotidien est de répéter un même geste pendant 3 semaines.
Néanmoins, cette théorie fonctionne avec un psychisme vierge de peur car se forcer à entrer en action avec la panique au ventre peut avoir l’effet inverse et creuser des STIGMATES PSYCHOLOGIQUES PROFONDS ! Enfouis, ils n’en seront que plus imprévisibles et handicapants. L’équithérapie aura alors pour vocation de nettoyer durablement les impressions laissées par la peur, en désamorçant un à un les signaux limitant du corps. Par exemple, il s’agira de neutraliser chaque figement, conséquence d’une sidération devant le danger et cela de façon très progressive.
Il est important de comprendre que quand cette alarme n’est pas ENTENDUE et que nous cherchons à régler la peur de force sans comprendre son mécanisme, on entre dans la dimension du réflexe (c’est la théorie polyvagale). Il devient alors très difficile de rester rationnel et de se protéger ! « La peur est une mémoire cellulaire. Contrairement à l’angoisse ou à l’anxiété, elle est rattachée à une cause et à une histoire, ce qui la rend plus lisible » explique Yannique Bourglan.
Bonne nouvelle donc, vous pouvez vaincre votre peur à cheval grâce à l’équithérapie !
Surmonter un trauma grâce à une synergie de thérapie
Lorsqu’on vit un événement lourd comme une grosse chute de cheval, le corps imprime un trauma dans ses MÉMOIRES dites ARCHAÏQUES, c’est-à-dire les mémoires les plus profondes du psychisme. Dans certains cas, un traumatisme peut même se transmettre de génération en génération. « Les équitants portent parfois en eux une peur qui ne leur appartient pas. C’est du domaine de l’épigénétique » ajoute Yannique, « Les chevaux facilitent le processus de résilience en reconnectant le patient à son intelligence sensorielle ».
Pour surmonter un trauma, de nombreuses thérapies existent et sont complémentaires : l’EMDR, psychanalyse, hypnose, constellations familiales, sophrologie, etc. Ça tombe bien, Yannique Bourglan porte plusieurs casquettes, dont celle de formatrice au cœur d’un réseau de thérapeutes. Quand votre volonté ne suffit plus, vous faire aider grâce à une synergie de thérapies est un acte de courage. Alors, si vous avez lu cet article jusqu’à la fin et que vous êtes prêts à vaincre votre peur à cheval, on vous dit juste BRAVO.
Cet article vous a été utile ? Si vous voulez aller plus loin, on vous donne rendez-vous sur le site d’Équilience pour un entretien personnalisé. Restez en contact pour nous raconter vos challenges équestres et vos progrès. Nous serons ravis d’apprendre que vous avez atteint vos plus beaux objectifs avec la paix dans l’âme !
Charlotte Allinieu
NOTES DE BAS DE PAGE :
*1 Il arrive même qu’on cherche davantage à plaire à ceux qui nous maltraitent.
*2 Expliquons-nous. Dans la nature, les émotions négatives sont essentielles à notre survie. Depuis la nuit des temps, elles préparent le champ hormonal capable de nous préserver face à une situation à risque (stratégie de mise en action rapide). Par exemple, la colère permet de décupler ses forces défensives en cas d’attaque, la peine accélère le deuil pour se reconfigurer, la peur donne l’énergie nécessaire à la fuite en cas de danger et le stress prépare à la fuite grâce à l’adrénaline. Ces réactions chimiques du corps font RÉAGIR dans le but :
→ de transformer la situation concrètement ;
→ et de revenir le plus rapidement possible à un état optimal de bien-être (le silence du corps et de l’esprit).
Le stress moderne est le résidu d’une fabrication hormonale intense qui n’a pas servi à sauver notre vie ou a transformer une situation fondamentalement importante. Il devient alors omniprésent et latent.
*3 Attention, en cas de réel danger, ce réflexe de survie est salvateur. On se met en position dite foetale pour protéger ses organes vitaux, autrement dit la tête rentrée, le coudes et les genoux devant l’abdomen et le dos rond. Ainsi, on a de meilleures chances de sauver sa vie en cas de chute. En revanche, lorsqu’il s’agit d’un réflexe à la moindre difficulté, on perd en stabilité et en maîtrise. Certains se jettent littéralement par terre quand ils sentent la chute arriver. Au contraire, pour être à l’optimum de ses capacités, il faut se grandir, ouvrir les genoux, baisser les talons, rester souple et avoir un centre de gravité en rapport avec le mouvement. Morale de l’histoire : à cheval comme dans la vie, « IL FAUT PORTER VOTRE COURONNE » (expression chère à Yannique).