Petite philosophie cavalière

Comment dédramatiser la hauteur en CSO ?

Votre dernier parcours était impeccable, mais aujourd’hui, on saute plus haut ! C’est la détente : dans la courbe avant l’obstacle, vous avez le bon galop, le bon équilibre et la décontraction nécessaire. Seulement voilà, quand les barres montent, vous perdez la tension dans les dernières foulées et vous abandonnez loulou. Résultat ? Ce vilain petit pied après être venu mourir à l’abord. On vous connait bien, non ? Pourtant juré, vous êtes au top quand c’est plus bas. Alors, il y a fort à parier que le problème soit psychologique et émotionnel. Focus. Cheval de fille répond à votre question : comment dédramatiser la hauteur en CSO ? C’est parti ! 

Dédramatiser la hauteur en CSO - Cheval de fille
©Maxime Millet, Écurie passion jump

Rester focus sur l’après-saut pour dédramatiser la hauteur en CSO

Il n’y a pas d’abord, il n’y a que des réceptions !

nous disait notre instructeur préféré pendant ses stages estivaux. En effet, si on y pense, le saut n’est que le détail d’un parcours bien réalisé, une foulée de galop avec un temps de suspension un peu plus long. Ce qui importe, c’est tout ce qui encadre le saut : la qualité du galop le plus tôt possible à la réception, la décontraction, la poussée, la disponibilité du dos, etc. En gros, si votre cheval est dans les bonnes dispositions pour sauter, LA HAUTEUR N’A AUCUNE IMPORTANCE. 

Facile à dire !  Mais comment s’y prendre ? 

Une astuce. Concentrez-vous non pas sur le saut, mais sur l’après-saut. Le plus simple reste de se donner un OBJECTIF EXIGEANT dans les 2 à 5 foulées qui suivent le saut. Soit passer entre des plots serrés, soit faire un changement de pied en un point précis ou simplement se forcer à reprendre son galop de référence en restant bien au-dessus de ses pieds. 

Dites-vous que la séance n’est pas réussie tant que l’exercice post obstacle n’a pas été réalisé correctement. Un excellent moyen de dédramatiser la hauteur en CSO

Dédramatiser la hauteur en CSO - Cheval de fille

 

Le regard panoramique pour dédramatiser la hauteur en CSO

Vous voulez savoir comment dédramatiser la hauteur en CSO ? Les plus grands cavaliers le disent, à commencer par Michel Robert, le regard doit être panoramique et à niveau. Regarder haut permet de relativiser la saut et de mieux se repérer dans l’espace. Ainsi, viser le toit d’une maison dans un abord fait naturellement mieux passer la pilule. En réalité, ce n’est pas la hauteur en elle-même, ni la sensation du saut qui pose problème mais nos foulées foireuses dans les dernières, aggravées par un regard tombant.  

–> Consulter « L’importance du regard pour performer en équitation ».

Instinctivement, le corps s’aligne sur le mouvement qui est invité par les yeux. Avez-vous déjà essayé de vous tourner en selle comme si vous anticipiez la trajectoire d’un cercle serré ? Les aides de l’incurvation s’organisent naturellement : la jambe intérieure se centre, la jambe extérieure se recule, la main extérieure avance. Il en va de même à l’obstacle. 

Un regard focalisé sur l’horizon : 

  • met d’office le corps dans les meilleures modalités pour accompagner le saut ;
  • aide à mieux évaluer sa foulée ;  
  • permet de se concentrer sur les sensations et de gagner en fluidité.

Le top pour les abords qui rassurent, même s’ils ne sont pas impeccable. 

Alors pour dédramatiser la hauteur, on cherche la fourmi dans l’arbre juste en face ?

Regard panoramique _ Cheval de fille

Des lignes de mécanisation pour dédramatiser la hauteur en CSO

Saviez-vous qu’il fallait répéter un geste 30 fois de la même manière pour l’ancrer dans ses habitudes ? Ce n’est qu’au bout de 30 sauts à 1m10 réalisés dans des conditions optimales que vous parviendrez à aborder ces hauteurs sans la moindre appréhension. Et vous savez quoi ? Le cerveau ne fait pas la différence entre un parcours à 1m10 et une batterie de saut à 1m10 à la sortie d’une ligne parfaitement mêtrée. Si vous l’avez fait 3 dizaines de fois, y compris seulement dans des combinaisons mécanisées, vous pourrez vous lancer sur un parcours aux mêmes côtes ! Bonne nouvelle non ?

Il en va de même pour les traumatismes et les chutes lourdes. Une grosse frayeur crée des séquelles dans l’inconscient qui perpétuent des réflexes de protection négatifs. Quand on cumule les mauvaises expériences, il est difficile de dépasser l’appréhension : il faut donc se lancer dans un travail de répétition cadré qui va nous reconditionner correctement. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la sagesse populaire en équitation préconise de remonter immédiatement après une chute. 

Alors pour dédramatiser la hauteur, autant prendre une longueur d’avance avec son inconscient, grâce à des lignes de mécanisation réglées au millimètre. 

Ligne de mécanisation - Cheval de fille

La sensation de la hauteur avec un cheval d’expérience

Ce conseil porte sur la philosophie à long terme qui veut qu’un cavalier inexpérimenté apprend plus vite et mieux avec un cheval routiné à l’obstacle. Si vous n’avez pas les moyens d’acheter un nouveau Dada, payez vous le luxe de louer ou de vous faire prêter un cheval d’expérience le temps d’une séance ou d’un stage. 

Si vous envisagez de monter en grade en compétition sur les « grosses » rien de tel qu’un cheval à déclasser, qui « sait lire et écrire ». Au niveau de l’apprentissage, la bonne sensation remplace 1000 explications. Croyez nous, un compagnon serein sur la hauteur avec des caméras au bout des sabots, ça fait faire un bon inégalable dans la progression.   

Saut d'obstacle - Cheval de fille

Pouvoir compter sur la condition physique de votre cheval

Il n’y a pas d’aisance sur la hauteur tant que la condition physique de votre cheval n’est pas à son optimum. Une musculature, ça se construit sur le long terme. De même, la mise en souffle s’améliore à la saison creuse en faisant par exemple de longues balades au pas actif. Les exercices sur le plat sont à organiser sur la durée pour apprendre à votre équidé comment adopter la bonne attitude à l’obstacle. 

Un exercice efficace ? Les transitions galop/trot suivies de barres au sol un peu écartées voire surélevées, le tout en gardant un cheval libre et décontracté. Ce dispositif oblige votre compagnon à utiliser ses ressorts au moment de la transition descendante et donc de rester engagé (ce qui est comme au-dessus d’un saut, une savante alliance des contraires).

Sinon, il est très utile de vous faire aider par un cavalier qui sait préparer et entraîner un cheval d’obstacle. Le must c’est une coupure accompagnée pendant les vacances d’été avec un programme ciblé de balades sportives. Si ce cavalier peut mettre votre Dada sur la hauteur, c’est encore mieux ! 

Vous minimiserez plus facilement l’ampleur d’un obstacle avec un partenaire préparé physiquement. Un dos avec de la force et de l’élasticité peut compenser sans mal quelques inexactitudes de votre part (après tout, on n’est pas des machines). Autant donc investir sur la condition physique de votre athlète pour dédramatiser la hauteur en CSO.

Condition physique du cheval - Cheval de fille

Et voilà ! Vous savez maintenant comment dédramatiser la hauteur en CSO. Dites nous si ce contenu vous a été utile et n’hésitez pas à poser vos questions sur nos réseaux : nous pourrons y répondre dans les prochains articles. 

A bientôt ! 

Charlotte Allinieu


Ce contenu est gratuit et fait avec amour. Si vous l’aimez, n’hésitez pas à vous abonner, à mettre un pouce en l’air ou à laisser un commentaire. C’est le meilleur moyen de me soutenir.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *