Santé du cheval

Bien nourrir son cheval sans céréales

Votre compagnon manque d’état mais pas question de le complémenter avec des céréales bourrées d’amidon ? Vous préférez des aliments simples et physiologiquement adaptés et vous avez bien raison. L’estomac de Dada reste fragile et mérite le plus grand des soins. Pas question de troquer un peu de poids contre des coliques à répétition, des ulcères gastriques ou de l’OCD (si si, c’est en lien avec une alimentation avec un index glycémique élevé). Alors Cheval de fille vous parle de ces 9 supers aliments pour bien nourrir son cheval sans céréales, avec, nous l’espérons, des consommables équins que vous ne connaissez pas encore. Où que vous soyez en France, vous trouverez forcément votre bonheur. C’est parti ! 

Bien nourrir son cheval sans céréales - Cheval de fille

La betterave fourragère pour bien nourrir son cheval

La betterave fourragère, c’est simplement la betterave à sucre, à ne pas confondre avec celle qu’on trouve chez notre primeur ! Elle est présente dans la plupart des coopératives d’alimentation équine sous forme de granulés déshydratés. Appétente et très énergétique, elle fait office de complément alimentaire ou peut s’utiliser pour les mashes. Attention ! Il ne faut pas donner les bouchons déshydratés tels quels au risque qu’ils triplent de volume dans le tube digestif et provoquent une obstruction. Faites tremper une demi-heure avant de donner. L’avantage, c’est que ce mode de distribution obligera Dada à s’hydrater. 

Le mieux ? Acheter une betterave fourragère fraîchement sortie de terre et la donner sans la couper à votre compagnon. Il la mordillera pendant des heures, ce qui l’occupera, le fera saliver et le nourrira en continu. En plus, la qualité nutritive n’en sera que meilleure. Astuce de Normand 😉

Betterave fourragère

La carotte fourragère pour remplumer Dada

Bien nourrir son cheval sans céréales passe par lui donner des pommes et des carottes régulièrement (à la place du pain, berk). Mais connaissiez vous la carotte fourragère aussi appelée carotte à col vert ? C’est un légume racine particulièrement apprécié par les animaux d’élevage et en particulier ceux voués à l’engraissement (cochons, lapins, poules). Elle peut être donnée en petite quantité aux chevaux qui manquent d’état (1 à 2 kg par jour sans problèmes). Très nutritive, digeste et appétence, elle est riche en provitamine A et vitamine C. Elle lustre le poil des animaux, hydrate, apporte de bons sucrants, de la fibre, le tout sans aucun amidon. Seul inconvénient, elle n’est pas facile à trouver, à part dans les grosses industries sucrières. Alors, si vous avez un sol plutôt caillouteux et sec, lancez-vous ! 

Carotte fourragère

L’enrubanné pour les chevaux à fort besoin

Dans la catégorie des fourrages, l’enrubanné est une herbe bottelée avec un taux d’humidité de 60 %, enroulé dans du film plastique pour la conserver. À la limite de la macération, l’enrubanné dégage une odeur très forte (attention aux petits nez sensibles). Cependant, les chevaux EN RAFFOLENT car il est doté de qualités nutritives incroyables. Il est 1,5 fois plus riche en UFC et en MADC qu’un foin classique. Utilisé pour « retaper » les poulinières en gestation comme en lactation et les étalons à la reproduction (qui brûlent souvent beaucoup d’énergie lors des prélèvements), il ne contient presque AUCUNE POUSSIÈRE. 

Plus cher à l’achat et à la production, car technique dans la récolte et nécessitant du matériel onéreux, il n’en reste pas moins économique. Pourquoi ? Parce que l’enrubané est très complet nutritivement et qu’on peut le donner seul à des chevaux à fort besoin sans ajouter de compléments. Alors pour bien nourrir son cheval sans céréales, pas d’hésitation avec ce super aliment.

Enrubanné

Le foin de Crau prisé dans les écuries du monde entier

Le foin de Crau est un fourrage AOP prisé dans les écuries du monde entier, notamment chez les riches Qataris et dans le domaine huppé des courses. Il est récolté dans la plaine de Crau (Bouches-du-Rhône). Abondant en graminés, légumineuses et en espèces locales diversifiées, dont des tiges de plantes condimentaires (panais, carottes sauvages, plantains lancéolés et pissenlits), il est LE MOYEN par excellence de remettre en état un cheval SANS AGRESSER SON SYSTÈME DIGESTIF. Pour ne rien gâcher, il est ultra appétent et contient très peu de cellulose.

Le foin de Crau a également une teneur élevée en calcium et peu en phosphore. Il contient des minéraux annexes comme le magnésium, le sodium et le soufre. Si vous optez pour ce fourrage, attention toutefois à prendre en compte l’ÉQUILIBRE PHOSPHO-CALCIQUE nécessaire à la bonne santé de Dada, notamment dans le choix du CMV (complément minéral vitaminé). Bien nourrir son cheval passe par les bonnes associations pour garantir une meilleure valorisation/assimilation des aliments.

Bien que très contrôlée, la qualité nutritive du foin de Crau varie en fonction de l’emplacement des exploitations, des années, des conditions de culture et de récolte, et de la concurrence pécuniaire. Il est donc conseillé si possible de faire analyser son fourrage avant achat.

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Le sainfoin pour bien nourrir son cheval sans céréales

Le sainfoin est une légumineuse pérenne connue dans le sud de la France, qui s’accommode fort bien de conditions rustiques (sols calcaires) et d’un climat sec et chaud. Il est particulièrement riche en matière azotée (MADC) et en faible en énergie (UFC). Cette légumineuse vivace constituée de grosses fibres épaisses est très appréciée des chevaux qui adorent la grignoter pendant des heures. Sa richesse en cellulose active la mastication et optimise la digestibilité. Pour un Dada qui a besoin d’un rapport protéino-énergétique élevé en assimilation lente (chevaux à la retraite, à l’entretien, à la reproduction), rien de tel que le sainfoin. En revanche, il n’est pas pertinent pour un animal facile d’entretien ou qui travaille peu, si ce n’est en complément.

Naturellement opulent en acides aminés, en bêta-carotène et en oligo éléments, il présente comme le foin de Crau, un rapport phospho-calcique élevé. Attention donc au choix du CMV qui va l’accompagner, qui devra être équilibré en phosphore.

Sainfoin

La luzerne contre les ulcères gastriques

La luzerne aussi appelée Alfafa est une des légumineuses les plus universelles, qui s’adapte à un large spectre de latitudes et de climats (pousse jusqu’à 1800 m d’altitude). Elle peut être donnée sous forme de foin, d’enrubanné, d’ensilage ou même de bouchons déshydratés. Riche en protéines, calcium, acides aminés essentiels comme la lysine, acides gras -oméga 3), vitamines B-C-E et bêtacarotène, c’est un aliment très intéressant pour les équidés à fort besoin. Avec une teneur importante en sucres solubles, la luzerne est particulièrement utile aux chevaux sujets aux ulcères gastriques, car elle est très digeste. Attention toutefois, riche en MADC, elle est faible en UFC et est fréquemment associée à l’orge (faible en MADC et riche en UFC). À vous de voir si vous acceptez un peu d’amidon dans votre ration…

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Le sorgho fourrager riche et résistant au stress hydrique

Le sorgho fourrager est une graminée annuelle qui pousse sous des latitudes chaudes et sèches comme l’Afrique et qui s’auto-pollinise. Elle est utilisée comme mode d’alimentation animal depuis des siècles et peut se distribuer aux chevaux. Comme toutes les plantes qui ont une bonne résistance au stress hydrique et solaire, le sorgho est riche en protéines, en cellulose et en azote. Il est très utilisé dans les gros élevages américains ou québécois au même titre que l’ensilage de maïs fourrager. Il peut se mélanger à un fourrage plus classique ou se consommer pur. On en trouve chez certains revendeur de foin du sud de la France.

Sorgho fourrager équidé

Le tourteau de soja pour faire grossir Dada

Le tourteau est la fibre corrélative à l’huile, qui s’obtient grâce à un procédé de broyage et de pressage d’un oléagineux comme le colza, le tournesol, le lin ou le soja. Le tourteau de soja est un aliment très intéressant, à forte teneur en protéines brutes et qui ne contient pas d’amidon. Il est également opulent en lysine, acide aminé essentiel que le corps ne produit pas et qui doit se puiser dans les aliments. La lysine contribue à la croissance des os, à la production d’anticorps et de collagène et elle permet de métaboliser les glucides (c’est-à-dire de synthétiser l’amidon contenu dans les céréales).

Très énergétique, le tourteau de soja se donne en faible quantité pour faire grossir Dada : environ 70 gr pour un cheval à l’entretien et maximum 130 gr pour un poulain en pleine croissance de moins de 6 mois.

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Les huiles végétales pour bien nourrir son cheval

Les huiles végétales sont en général d’excellents compléments vitaminés et provitaminés liposolubles, qui font office de catalyseur alimentaire. C’est-à-dire ? Elles accélèrent les bienfaits des autres aliments et aident le métabolisme à mieux les assimiler. Riches également en acides gras essentiels (omégas), les huiles végétales constituent un apport intéressant pour aider le métabolisme de Dada à bien fonctionner.

On peut penser à l’huile de colza, puissant antioxydant riche en acides gras essentiels (oméga-3-6 et 9) ainsi qu’en vitamine E, vitamine qui prévient les dégénérescences musculaires (comme les myosites et les coups de sang). Citons également l’huile d’olive qui contient de la vitamine D chargée de fixer le calcium sur les os et qui participe à la bonne croissance du poulain comme à la solidification osseuse après une blessure. L’huile de tournesol également apporte au besoin de la vitamine K anti-hémorragique qui participe à la coagulation du sang.

« Que ta nourriture soit ta première médication » écrivait le célèbre médecin Grec Hippocrate. Et s’il en allait exactement de même pour nos chevaux ?

Et voilà, vous arrivez à la fin de cet article avec l’esprit plus clair sur les aliments à donner pour bien nourrir votre cheval sans céréales. Attention toutefois, pour « faire grossir un cheval », il ne suffit pas de donner des aliments énergétiques, riches en UFC et en MADC. Il faut cibler le problème, trouver les bons apports et surtout faire les bonnes associations (complémentaires et réciproquement valorisantes). Alors ? N’hésitez pas à faire analyser vos fourrages ou à vous faire accompagner par un spécialiste de la nutrition pour trouver les bonnes associations. 

Dites- nous si ces infos vous ont été utiles et surtout, SI VOUS PENSEZ À UN ALIMENT QU’ON N’A PAS CITÉ ?

Charlotte Allinieu

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