Pourquoi je ne suis jamais sans fautes en concours ?
Avez-vous déjà rencontré cette cavalière avec une position impeccable, un cheval parfaitement dressé et un nombre fou d’heures de travail au compteur, qui fait pourtant toujours son éternel 4 pts ? Vous êtes peut-être même cette malchanceuse contre qui le sort s’acharne ? Pour résumer, vous avez tous les outils pour être une machine à sans fautes, mais vous faites une barre sur le dernier ou vous avez du temps dépassé ou un chien traverse la piste en plein parcours. Tout pour vous priver d’un podium tant de fois mérité. Cheval de fille répond à votre question « Pourquoi je ne suis jamais sans fautes en concours ? » De quoi vous aider à surmonter cet ultime obstacle, sans le faire tomber 😉
Je ne suis pas assez concentrée sur ce que je fais
Votre sérieux est indéniable mais peut-être n’êtes-vous pas suffisamment concentrée sur l’instant présent en concours. Je vous voit démentir, mais prenez le temps d’y réfléchir.
Avant l’entrée en piste, ne pensez-vous pas :
- à vos chances éventuelles d’être sur le podium ou sans fautes ;
- aux difficultés et à la hauteur des barres ;
- aux concurrentes (« tiens, celle-là, je peux pas me la voir ») ;
- aux réactions éventuelles de votre cheval en piste ;
- à aller aux toilettes ;
- au regard des autres et aux jugements ?
Le piège, c’est que ces pensées semblent liées à l’activité que vous faites mais elles sont pourtant un premier palier vers la dispersion. Surtout pour la gente féminine (dont je fais partie) qui a par essence un cerveau multitâches et une pensée arborescente.
Vivre l’instant présent sans anticipation ni ressassement permet d’être à 100 % dans ce qu’on fait et de viser le sans fautes. Pour cela, accordez un soin particulier à chaque exercice que vous entreprenez. Quand vous marchez à la détente, marchez de manière optimale. Quand vous galoper, galoper avec la force et la décontraction maximum. En parcours, pensez à être au top sur chaque obstacle individuellement.
En gros, restez focalisée sur ce que vous êtes en train de faire vous permet d’aller chercher dans les détails vos chances de faire un tour parfait. Le sans fautes ne découle pas d’une pensée magique mais d’une minutie optimisée !
→ Pour aller plus loin, lisez aussi « Bien se préparer à une compétition ? »
Jamais sans fautes en concours car je suis trop perfectionniste
Je connais une cavalière qui monte comme dans les livres. Une position impeccable, des aides parfaitement administrées et un travail de fond savamment suivi. Perfectionniste à l’extrême, il faut pourtant toujours qu’elle sorte de son tour avec au moins une barre à terre. Pendant ce temps, des petites audacieuses dans le match et intuitives s’en tirent avec des sans fautes à la pelle. Le problème ? Souvent, en concours, la quête de perfection freine la spontanéité et l’inventivité !
Performer, c’est l’inverse d’être académique. Alors que la technique est un outil universel, répétitif et à long terme pour exceller dans une discipline ; le feeling est l’art instantané de savoir ce qu’il faut faire pour se dépasser à l’instant T. Regardez Roger-Yves Bost qui forme inlassablement des cracks de A à Z et qui en piste, à un style pour le moins unique. Il est décrit dans le monde du CSO comme un adversaire redoutable « Tant que Bosty n’est pas passé, rien n’est joué » affirme Kamel Boudra. Et pour cause, ce phénomène sait si bien être à ce qu’il fait que la pression décuple son talent.
Description idéale s’il en est, mais on a tendance à oublier que la technique n’est qu’un outil (précieux) pour arriver aux sensations, PAS UNE FIN EN SOI. Si cet outil prend le dessus sur les sensations, il devient un frein. Aucun manuel ne vous expliquera jamais comment gagner à coup sûr. C’est la créativité et l’intuition en piste qui fera toute la différence.
Je me trouve des excuses et pas des raisons
Avoir tous les éléments pour gagner en concours et perdre quand-même est une énorme humiliation. Inconsciemment, on est parfois influencé par la peur de l’échec et on anticipe sur la situation au point de se saboter d’avance. Pire, l’inconscient projette qu’on ne serait pas capable d’assumer une victoire, c’est-à-dire de la reproduire aux prochaines sessions et on préfère se retirer du jeu avec un lot de consolation social (des excuses). Vous me suivez ?
Certaines cavalières sont irrésistiblement attirées par les chevaux difficiles que personne ne peut monter. Quand elles échouent (comme prévu), elles ont au moins le réconfort de se dire que de toute façon personne n’y serait arrivé. Sans aller jusque là, on s’est tous au moins une fois complu dans un échec pour éviter de blesser son orgueil par anticipation, freiné par de fausses croyances ou une énorme pression. Parce que parfois, se donner de véritables piste de progressions, ça nécessite de se remettre en cause… et ça pique !
Beaucoup disent, pleins de bonne foi « Non, moi j’accepte la critique » Et bien, dédramatisons une bonne fois pour toute. Se trouver des excuses et pas des raisons est un acte universel, normal et ceux qui disent ne jamais le faire sont soit des extraterrestres soit des menteurs. Alors, amies cavalièr(e)s, reconnaissons nos freins sans honte et soyons sûres que nous valons la peine de nous en débarrasser. La réussite sera alors à portée de main.
Jamais sans fautes en concours : je m’interdis de gagner !
S’interdire de réussir est parfois ancré en profondeur dans notre système de pensée. C’est ce qu’explique Natacha Calestrémé, psychologue spécialisée en épigénétique qui a écrit La clef de votre énergie. Nous portons des fardeaux moraux insoupçonnés qui conditionnent notre façon d’agir et ancrent dans nos vies des freins tenaces. Sans nous en rendre compte, nous nous préparons à l’échec pour nous protéger et nous le provoquons. Natacha Calestrémé donne l’exemple d’un homme qui enfant avait intériorisé le fait d’avoir été privilégié vis-à-vis de ses frères et sœurs. Inconsciemment, il se punissait et s’empêchait de réussir socialement. Avant qu’il ne prenne conscience de ce frein invisible, ses boîtes coulaient une à une. Quand il a mis le doigt sur son fardeau, il a enfin pu se réaliser et gagner sa vie confortablement.
Pour en revenir à l’équitation, vous n’êtes peut-être jamais sans fautes en concours à cause d’un frein psychologique. Peut-être que vous vous interdisez de gagner ! Cette affirmation est loin d’être une élucubration mais peut se confirmer de manière concrète. Il serait en tout cas important d’y réfléchir pour vous ouvrir les portes du succès à l’avenir… sans culpabiliser.
Cheval de fille, vous arrivez à la fin de cet article « pourquoi je ne suis jamais sans fautes en concours ? » qui nous l’espérons vous aidera à dépasser vos freins psychologiques pour remporter de nombreuses victoires. N’hésitez-pas à nous dire si ces conseils vous sont utiles. Si vous avez d’autres questions, vous pouvez les poser en commentaire ou en MP sur le compte Facebook Cheval de fille. En attendant, prenez soin de vous, de votre cheval et profitez de cette saison de concours qui débute.
À bientôt !
Charlotte Allinieu