Comment détecter et soigner le mal de ventre du cheval ?
Le cheval de sport est un animal d’autant plus anxieux et fragile qu’il a de l’énergie et de la volonté. Le système digestif en particulier subit toutes les sources de stress accumulées au fil du temps. Contrairement aux ruminants, l’equus caballus possède un seul estomac, proportionnellement petit par rapport à sa taille et qui n’a pas la puissance de régurgiter les aliments qui s’y bloquent. Il faut donc faire attention, d’autant plus qu’à l’état naturel, un équidé broute en continu, ce qui l’occupe et le nourrit très progressivement. Autant vous dire que le mode de vie en écurie multiplie les facteurs de troubles digestifs. Heureusement, il est possible de garantir un bien-être durable à votre animal, même dans un cadre sport. En prévention ou en urgence, on vous explique de suite comment détecter et soigner le mal de ventre du cheval !
Mal de ventre : votre cheval manque d’état
Le poil de votre compagnon est terne, ses côtes apparentes et votre champion ne se muscle pas dans le bon sens ? C’est peut-être un mal de ventre causé par une infestation parasitaire. Même si les protocoles de vermifugations sont respectés, certains indésirables sont parfois récalcitrants. Dans ce cas, même en optimisant les quantités, votre cheval manque d’état. Si vous avez un doute, vous pouvez vérifier les débris de vers dans le crottin, voire faire une COPROCULTURE (analyse d’excréments) pour connaître précisément la catégorie de vers qui l’infestent. Il est important de traiter à temps car une forte charge parasitaire est plus lourde à éliminer et entraîne beaucoup de fatigue !
Si votre compagnon n’a pas de vers, il peut aussi s’agir d’un estomac inflammé par un aliment abrasif. Incorporés en trop grande quantité à la ration, les céréales acidifient l’estomac et dérèglent la capacité d’assimilation du cheval. C’est ce qui arrive aux pur-sang sauvés des courses qui ont l’estomac ulcéré par les compléments alimentaires et qui restent très secs (malgré tous les soins qu’on peut leur apporter).
Pour soigner le mal de ventre de votre équidé, il est donc crucial :
- d’incorporer progressivement les nouveaux aliments ;
- de veiller à fractionner les repas ;
- de donner du foin à volonté ;
- de donner le grain au moins 1 h après le foin.
Vous pouvez distribuer du mash industriel ou maison, une à deux fois par mois. Les ingrédients qui y sont contenus, comme le lin cuit, la betterave, ou le miel sont très appétents et ont des vertus adoucissantes.
Si votre équidé ne prend toujours pas d’état, il se peut qu’il soit dérangé par un stress chronique.
Détecter et soigner le mal de ventre : les coliques
Une crise de mal de ventre due aux coliques se reconnaît vite : votre cheval est abattu, il ne mange pas son foin, gratte le sol, se regarde les flancs, se couche et transpire beaucoup. Le degré de souffrance se devine à l’intensité des signaux qu’il donne à voir.
Si les symptômes sont légers, essayez dans un premier temps de faire marcher votre cheval dans un environnement familier. Vous réactiverez le péristaltisme nécessaire à la digestion et diminuerez son stress, en détournant son attention de la douleur.
Pour soigner les coliques, vous pouvez aussi masser le cæcum (au-dessus du grasset, à gauche) avec des huiles essentielles mélangées à une base neutre, comme le pépin de raisin. Préférez des huiles propices à la digestion et anti-stress, comme le fenouil, le tea tree ou la carotte. Faites des mouvements rotatifs délicats jusqu’à entendre un glougloutement : ce sera le signe que le système digestif se remet en état de marche.
En attendant le vétérinaire (que vous aurez appelé aux premiers signes sérieux), pensez que tout ce qui peut le réconforter est bienvenu comme la douceur, le calme et le self-control.
Le cas particulier des chaleurs chez la jument
Vous vous souvenez de la divine Ornella Mail montée par Patrice Delaveau ? L’exemple parfait de la jument au coup de saut sensationnel, mais qu’il faut vouvoyer à cause des hormones. En compétition, les « pisseuses » ont souvent un cœur proportionnel à leur mauvais caractère. Comment leur reprocher ? Chaque cavalière connaît les aléas menstruels !
Il existe plusieurs manières de soulager votre madame, à commencer par le repos à la mise en route des chaleurs, en début de saison. Si vous avez des échéances sportives, préférez des séances douces, portées sur les assouplissements. Le plus ? Une couverture chauffante sur les reins quand il fait froid et quelques massages simples conseillés par votre ostéopathe de référence. Bien qu’il existe des traitements à base d’œstrogènes pour calmer les douleurs ovariennes, ils peuvent compromettre la fertilité. Préférez les plantes à incorporer à la ration sur le long terme.
Certaines préparations naturelles anti-spasmodiques et anti-inflammatoires sont d’une efficacité redoutable contre le mal de ventre. Lesquelles ? La camomille pour une meilleure régulation hormonale, le framboisier (conseillée contre l’endométriose chez la femme), la vigne rouge contre les crampes ovariennes et le millepertuis pour la bonne humeur. Le Nice Mare de chez Vital herbs est par exemple un super complément pour soulager les chaleurs douloureuses.
Vous arrivez à la fin de cet article qui s’est voulu le plus complet possible. Vous savez désormais détecter et soigner le mal de ventre chez le cheval et la jument, réagir en urgence et prévenir la douleur en amont. N’hésitez pas à nous dire si ces conseils vous ont été utiles et à poser vos questions.
Charlotte Allinieu
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