Être cavalière

Comment dépasser sa peur à cheval ?

L’équitation est considérée comme un des sports les plus dangereux avec 6000 accidents/an en France. Travail avec le vivant oblige, on ne pourra jamais éradiquer complètement la part de risque et c’est bien cela qui contribue au sel du challenge. Mais même avec de l’expérience et un état d’esprit de compétiteur, il reste parfaitement normal d’appréhender certaines situations, échéances ou de se sentir tout simplement bloqué(e). Qu’on ait fait une lourde chute ou qu’on veuille passer un cap à cheval, il faut parfois briser son plafond de verre. Ça tombe bien, Cheval de fille vous partage aujourd’hui ses astuces pour dépasser sa peur à cheval. Alors prêt(e) à vous débarrasser de votre boule au ventre pour embrasser pleinement vos objectifs sportifs ? C’est parti !

Dépasser sa peur à cheval -Cheval de fille

Identifiez votre peur à cheval pour la dépasser

Identifier votre sentiment est une étape fondamentale pour le dépasser. Pour simplifier, on peut distinguer 2 sortes de peurs à cheval. D’abord, LA PEUR SOCIALE (crainte de mal faire) liée en grande partie aux attentes et au regard des autres. Ensuite, la PEUR VITALE (crainte de se faire mal), qui est instinctive, physique et irréductiblement liée à la peur de la mort. Regardons ces 2 craintes de plus près pour comprendre comment les désamorcer. 

Identifiez une peur sociale

Il n’y a pas de honte à se sentir mal à l’aise à cause du regard des autres. L’humain est un animal social par excellence – concept qui a fait couler beaucoup d’encre parmi les philosophes au fil des siècles – et être validé par ses congénères est un BESOIN. Pourquoi ? Parce qu’à la préhistoire, se retrouver rejeté signifiait qu’on ne bénéficiait plus de la protection du groupe et qu’on risquait potentiellement sa vie. 

Cette crainte est restée ancrée dans notre disque dur profond et encore aujourd’hui, le regard des autres est omniprésent, crucial et il conditionne notre bien-être au quotidien. Dans le monde équestre en particulier, hérité d’une équitation militaire très exigeante, LA PEUR DE MAL FAIRE paralyse souvent les cavaliers. À cela s’ajoute l’atmosphère de concurrence, de compétition et de rivalité matérielle qui pousse à se comparer sans cesse. LA PEUR DU JUGEMENT dans l’environnement hippique fait alors son apparition. Vous connaissez cette boule au ventre qui accompagne l’entrée aux écuries ? 

Dépasser sa peur sociale à cheval passe donc par se débarrasser du regard des autres. Aux écuries comme dans la vie, ce talent vous servira toujours. 

Angoisse sociale équitation

Identifiez une peur physique 

Il est parfois difficile d’admettre qu’on a peur à cheval. Là encore, ce milieu exige souvent qu’on dépasse ses limites en les ignorant, sous peine d’être taxé de « petite nature ». La gloire revient à celui qui ira de plus en plus loin dans la difficulté, sans sourciller. Mais face à une barre d’obstacle dont la hauteur augmente ou à un cheval qui met tous ses cavaliers par terre, on a tout simplement PEUR POUR SON INTÉGRITÉ PHYSIQUE. Minute papillon ! Avant de continuer, il faut savoir que comme en amour, on est en droit de dire stop à tout moment. Question de consentement : il n’y a que celui qui habite son corps qui peut poser ses limites. 

À la base de l’humanité, le réflexe de peur est salvateur. Il est lié à notre instinct de conservation et nous informe toujours qu’un potentiel DANGER NOUS MENACE. Toutefois, face à une situation inconnue fantasmée, l’appréhension peut devenir chronique voire phobique. Elle entre alors dans le champ du système nerveux autonome (qui ne dépend plus de nous) et peut nous poser de sérieux problèmes. Non seulement, la peur physique devient très difficile à désamorcer mais elle peut mettre en danger celui qui en est victime, alors même que la situation est anodine.

Avant d’en arriver là, il est important de se faire accompagner par un coach compréhensif, avec les bons outils.

Dépasser sa peur à cheval -Cheval de fille

Le coaching pour dépasser sa peur à cheval

Se libérer des attentes des autres et trouvez la voie du plaisir

Il n’y a rien de plus anodin que les attentes des autres braquées sur nous. Des parents, qui même avec les meilleures intentions du monde, ont projeté leurs propres espoirs sur nous. Un compagnon particulièrement amoureux qui aime nous voir briller en public. Des amis qui attendent de nous un certain CONFORMISME vis-à-vis de leurs valeurs (la réussite n’a pas toujours bonne presse aux yeux de nos amis). Nous sommes pour la plupart conditionnés à satisfaire les autres, que nous les aimions ou que nous craignions. Puis, quand vient l’heure de faire les choses POUR SOI, sans PROUVER quoi que ce soit à autrui, ni sans se freiner, ON NE SAIT PLUS FAIRE !

Pourtant, savourer l’instant avec intensité et trouver la voie du plaisir sont les meilleurs moyens de se dépasser sportivement. 

→ Lisez aussi « Pourquoi je ne suis jamais sans fautes en concours ? »

En séance de coaching on vous conseillerait d’« incarner chaque action avec l’unique pensée de faire de votre mieux ». Comment ? En vous aidant à rester focus sur la QUALITÉ DE VOS SENSATIONS, ici et maintenant. Sur un parcours de CSO ou de CCE, la finalité positive n’est QUE la conséquence logique d’une série d’actions menées avec le plus de PRÉSENCE possible, sans se laisser détourner par les pensées parasites (faire plaisir à papa/maman, ne pas décevoir le coach, battre un concurrent, prouver votre valeur à Kimberley). Car, bonne nouvelle : vous êtes libre de vous tromper ou de briller sans aucune restriction. Et si les autres sont déçus, ce n’est pas votre problème !

Se libérer des attentes des autres est facile à dire… Mais aussi POSSIBLE À FAIRE.

Sérénité écuries

Diminuer votre stress à cheval grâce aux méthodes alternatives

Le stress pathologique est l’émotion moderne par excellence : c’est un état latent, coupé de ses véritables causes et pour cela, jamais complètement évacué. Dans le sport équestre, comme dans la vie, lorsque les émotions négatives ne remplissent pas leur fonction de préservation, elles se prolongent, stagnent et descendent alors dans les mémoires profondes du corps. C’est à ce stade qu’elles peuvent devenir pathologiques, invalidantes et ressurgir arbitrairement (fatigue, hypersensibilité, dépression, burn-out, ect. ).

À cheval, en particulier, le stress fait faire de grosses bêtises. Quand l’angoisse est en décalage avec la réalité du risque, on peut PROVOQUER LE DANGER. Comment ? Par exemple, lorsque qu’au lieu de se grandir devant un obstacle fixe et d’aller vers le mouvement en avant, on se recroqueville (pour protéger ses organes vitaux). Quand on se met en position fœtale par réflexe de survie, presque systématiquement, on se retrouve ballotté, en déséquilibre et en situation de péril.

Ce qui est intéressant, c’est que le stress est très peu lié au danger effectif de la situation : on peut STRESSER POUR RIEN et MONTRER BEAUCOUP DE SANG FROID DEVANT UNE ÉNORME URGENCE. Le nœud est donc bien souvent à l’intérieur de nous et en cela, les passerelles hors-champ sont possibles. Qu’est-ce que ça veut dire ? Si on améliore sa gestion du stress à cheval on peut aussi l’améliorer dans sa vie et inversement. 

Les méthodes alternatives combinées au cheval ou intégrées à vos séances d’équitation donnent des outils précieux pour s’apaiser et aller plus loin sportivement, sans stress. On peut penser :

  • au yoga ;
  • à l’équicoaching ;
  • aux séances de préparation mentales avec des coachs spécialisés (comme proposent tous les pôles équestres à leur équipe de compétition).

Savoir revenir instantanément au calme après une grosse pression est l’outil le plus précieux de la performance et du dépassement de soi à cheval. En plus, promis, ce n’est pas si difficile.

Bonheur avec Dada

Dépasser sa peur à cheval en créant de nouvelles habitudes

Connaissez-vous la théorie des 21 jours du docteur Maltz pour INDUIRE DE NOUVELLES HABITUDES ? Une des meilleures façons d’ancrer un savoir-faire ou une impression dans son quotidien est de répéter un même geste pendant 3 semaines.

Concrètement, vaincre ses angoisses dans un domaine précis à cheval passe par ancrer plus solidement les bonnes impressions que les mauvaises. Rester béat devant des fantômes fantasmés ne va faire que renforcer la part irrationnelle de la peur. Rien de tel pour dépasser sa peur à cheval que de PASSER À L’ACTION, pour constater par soi-même qu’il n’y a rien à craindre. Des conditions sécurisées en séance et avec une réussite immédiate garantie est bien souvent le moyen de désamorcer la peur liée à l’inconnu. Voilà pourquoi votre moniteur vous fait toujours finir sur de bonnes impressions : pour guérir le doute par l’action vertueuse. Une fois rentré(e) chez vous, vous n’aurez plus qu’à laisser diffuser votre contentement pour l’ancrer et en faire votre fil directeur d’une séance à l’autre. La peur disparaîtra naturellement.

Progresser à cheval au delà de ses peurs dépend de la capacité de votre enseignant à créer un fil rouge vertueux suffisamment solide pour qu’il l’emporte sur le doute dans les moments critiques.

Un petit bémol néanmoins. Cette théorie fonctionne avec un psychisme vierge de traumatismes, car se forcer à entrer en action quand le danger a été réel ou vraiment important peut avoir l’effet inverse et creuser des STIGMATES PSYCHOLOGIQUES PROFONDS. Enfouis, ils n’en seront que plus imprévisibles et handicapants. La peur est une mémoire cellulaire qui contrairement à l’angoisse ou à l’anxiété est rattachée à une cause et à une histoire plus ou moins épaisse. Dans des situations intenses psychologiquement, il est parfois trop dur de dépasser sa peur avec les outils de l’enseignement classique.

Dans ce cas, un travail psychologique approfondi avec un professionnel pourra être envisagé.

Dépasser sa peur à cheval -Cheval de fille

Surmonter un trauma en équitation grâce au cheval

Le sport et les disciplines alternatives à cheval sont souvent présentés comme rivales. Là où les compétiteurs dans l’âme cherchent la performance et le dépassement de soi, toute la filière loisir/travail à pied cherche la tranquillité et la sérénité – on caricature exprès. Pourtant, ces deux visions s’enrichissent. Les adeptes de CSO et de CCE qui veulent aller plus loin dans leur sport se tournent d’ailleurs de plus en plus vers l’équicoaching et les préparateurs mentaux spécialisés. On n’y pense pas assez, mais on peut être sauvé par là où ça péché : surmonter un trauma en équitation grâce au cheval.

Lorsqu’un compétiteur vit un événement lourd comme une grosse chute de cheval sur un cross – le concernant ou concernant un camarade – son corps imprime un trauma dans les MÉMOIRES dites ARCHAÏQUES, c’est-à-dire les mémoires les plus profondes du psychisme. Certains seuils de progression se trouvent alors verrouillés directement dans le corps et on a beau vouloir y retourner, ON NE PEUT PLUS.

Dans certains cas même, un traumatisme peut se transmettre de génération en génération. C’est du domaine de l’épigénétique dont certains exemples déroutants sont développés par Natasha Calestreme dans son livre, Trouver ma place

Pour surmonter un trauma, de nombreuses thérapies existent et sont complémentaires aux thérapies avec le cheval : l’EMDR, la psychanalyse, l’hypnose, les constellations familiales, la sophrologie, le shiatsu équin, etc. Quand la volonté ne suffit plus, vous faire aider grâce à une synergie de thérapies est un acte de courage. Alors, si vous êtes prêts à dépasser votre peur à cheval pour (re)vivre de beaux moments de sport et de loisir, on vous dit juste BRAVO.

Cross femme mure

Cet article vous a été utile pour comprendre comment dépasser sa peur à cheval ? Si vous voulez aller plus loin n’hésitez-pas à nous contacter pour un suivi de remise en confiance à cheval avec Charlotte Allinieu, votre monitrice indépendante et rédactrice de Cheval de fille. Quoi qu’il en soit, restez en contact pour nous raconter vos challenges équestres et vos progrès. Nous serons ravis d’apprendre que vous avez atteint vos plus beaux objectifs avec sérénité.


Ces articles sont écrits avec soin pour vous aider. Si vous les aimez et qu’ils vous sont utiles, n’hésitez-pas à laisser un commentaire, à partager ou à prendre contact. On se retrouve très vite.

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