Comment rendre un cheval facile ? 6 clefs

Les chevaux de filles sont très recherchés et difficiles à trouver aujourd’hui. Comme le gasoil, c’est la pénurie. Pourtant, une amatrice qui veut s’aguerrir cherche un compagnon dont la grande qualité sportive n’a d’égale que sa gentillesse. Qu’en dites-vous ? Il nous faut un cheval avec qui avoir une bonne complicité et de bonnes sensations et qui tolèrera (dans une juste mesure) nos erreurs. Bonne nouvelle : un Dada avec du cœur et un mental de gagnant, ça se construit. Alors, comment rendre un cheval facile au juste ? C’est parti pour les 6 clefs qui vont vous reconnecter à votre équidé et vous amener loin avec le sourire aux lèvres !  

Offrir à Dada une vraie vie de cheval

Vrai cheval oblige, votre compagnon n’attend pas que vous le surprotégiez pour être heureux (et donc gentil). Si votre cheval peut supporter le manque de carottes et de caresses, en revanche, il ne peut se passer d’espace, d’une vie sociale riche, de nourriture à volonté et d’UN CADRE de travail comme de vie stable. Il est donc important de ne jamais perdre de vue ses besoins primaires pour les satisfaire au mieux. À cette condition, vous dépenserez beaucoup moins d’énergie à rattraper les conséquences qu’un mal être profond peut engendrer.

Il existe à ce propos des structure conçues autour des besoins primaires des équidés au naturel, comme les écuries actives de Lisors dans le Calvados. Les chevaux y évoluent librement et en troupeau. Même typés sport, les jeunes chevaux en croissance font preuve d’un calme et d’un sang froid sans commune mesure. Si trouver une écurie active dans son secteur n’est pas gagné, on peut au moins s’inspirer du concept pour améliorer le quotidien de nos équidés et tenter de leur offrir une vraie vie de cheval. Le mental de Dada s’en trouvera forcément amélioré ! 

Trouver le bon dosage entre douceur et autorité 

Le préalable pour avoir un cheval qui vous respecte, c’est d’éviter l’anthropomorphisme. Si vous éduquez votre cheval comme un enfant, il y a de grande chance pour qu’il adopte des comportements inappropriés voire dangereux. Parfois, c’est tentant de l’excuser, mais attention de ne pas trahir votre rôle d’éducateur. En situation de péril (quand il essaie de vous sauter dans les bras), la séance de psychologie attendra. Il y a des limites à ne pas dépasser, un point c’est tout. 

Si la douceur est essentielle avec les chevaux, il existe dans la nature une hiérarchie qui se passe de circonvolutions. Un jeune cheval qui va trop loin peut être brusquement remis à sa place par un dominant qui lui apprendra comment contenir sa fougue. Avec son humain, c’est pareil. Les rapports hiérarchiques qui conditionnent la vie en troupeau doivent se retrouver dans la manière dont le cavalier-mentor éduque son compagnon. Mieux, l’autorité rassure d’instinct le cheval parce qu’elle conditionne sa sécurité. Vous savez ce qu’on dit ? Une main de fer dans un gant de velours…

Pendant l’éducation faire de l’extérieur, encore et encore ! 

De l’extérieur, encore est encore. Voilà la clef pour rendre un cheval facile. Pourquoi ? 

Parce que l’extérieur :

• améliore les qualités physiques du cheval ;
• bonifie le moral de l’équidé ;
• permet d’aguerrir dada sans lui prendre la tête ;
• confronte sans cesse votre compagnon à la nouveauté et participe à son éducation. 

La Guérinière, célèbre écuyer français du XVIII S, préconisait une équitation d’extérieur pour ses chevaux de haute école. Ces derniers étaient capables de réaliser des figures d’une difficulté inouïe avec une grande facilité.

« L’impulsion, toujours l’impulsion »

Et qu’est-ce que l’impulsion sinon l’ENVIE de se porter en avant ? Rapporté à notre équitation moderne, rendre un cheval facile passe sans conteste par des sorties travail et détente en extérieur. 

→ À lire aussi « 3 exercices d’extérieur pour mon cheval de sport »

Le travail alternatif pour rendre un cheval facile 

C’est la multiplication des situations insolites accompagnées de plaisir qui vont rendre un cheval facile. Ces moments où il vous prend l’envie d’être avec votre équidé d’une autre manière peuvent être appelés « travail alternatif ». C’est-à-dire ? Faire une longe en licol éthologique, lui apprendre des tours à pied, réaliser un petit parcours en main ou simplement galoper sur un chemin. Ce sont autant de moments qui lui apprennent d’autres manières d’être, de faire et qui renforcent votre complicité. 

Au stade du débourrage, le travail alternatif peut se traduire par les moments ludiques qui font partie intégrante du travail. En main, il est important de confronter votre cheval aux stimulus extérieurs (animaux, tracteurs, nouveaux environnements) en changeant d’endroit et de contexte. Le dextre est aussi une excellente façon de faire pour aguerrir un poulain. Le cheval comme beaucoup d’animaux est capable d’apprendre par mimétisme. S’appuyer sur un compagnon expérimenté pour montrer à un plus jeune ce que l’on souhaite obtenir est une mine d’or pour rendre un cheval facile.

Pas de présupposés pour rendre un cheval facile

La force de l’intention, ça vous parle ? Beaucoup de professionnels du cheval l’admettent : l’attitude du cavalier joue énormément sur celle de son équidé. En bonne éponge qu’il est, votre compagnon est capable de sentir les complications que vous anticipez à l’occasion d’une situation inhabituelle. Vous sentez ces nœuds à la tête que vous vous faites quand loulou doit embarquer ? « Et s’il se braque et refuse de monter ? Si il se cabre ? S’il prend la fuite ? » Essayez aux moments où la peur pourrait s’installer d’éviter les présupposés, de n’émettre aucune hypothèse négative sur la situation qui va suivre. Cela ne doit pas vous empêcher de prendre vos précautions et de respecter les règles de sécurité, mais ne surchargez pas le moment compliqué d’un stress supplémentaire. Vous verrez, ça change la vie pour rendre un cheval facile !

Demander de l’aide et mettre les moyens

La première des qualités pour un cavalier, c’est d’être lucide sur ses compétences. Savoir où elles commencent et où elles s’arrêtent ( à un instant donné car rien n’empêche de progresser). Déléguer au bon professionnel quand ça menace de bloquer et savoir y mettre les moyens peut éviter des erreurs irréversibles. On voit parfois des jeunes filles qui se targuent d’avoir un cheval difficile, sans réussir jamais à tirer profit de ce choix. Un conseil : si vous avez un objectif de compétition précis, il vous faut un cheval pratique et facile. Pour celà, pas d’économie sur les bases. Le mental de votre compagnon déterminera tout le reste, à commencer par le plaisir que vous allez prendre avec lui. Savoir demander de l’aide à un professionnel compétent aux moments pivots reste une grande marque de sagesse (et la garantie d’avoir des résultats).

Et voilà. Vous arrivez à la fin de cet article « comment rendre une cheval facile ? » qui, je l’espère, vous sera utile. C’est une synthèse qui s’est voulue la plus complète possible et qui s’appuie sur 10 années d’expérience avec les jeunes chevaux. Alors ENJOY <3

Charlotte Allinieu

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